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22 avril 2011 5 22 /04 /avril /2011 13:31

Promo - Al límite de la resistencia from AnimusAudiovisual on Vimeo.

 

 

Ultra trail Serra de Tramuntana - 105 km/4100M D+ - en moins de 24 heures

(http://www.ultratrailserradetramuntana.com/)

 

ultratrail-Tramuntana.jpg

 

perfil_utst2011_lr.jpg

 

logo_utst_180.jpg  Après une longue période de récupération nécessaire suite à la blessure encourue au Népal, je reprends petit à petit le chemin des entraînements.

Fin novembre 2010, je participe à l'ultra trail d'Uewersauer, un trail de 51 km avec près de 1800 M de D+.

 

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Je termine cette épreuve en 06h21 minutes.  Un départ trop rapide m'obligera, dès le 35ème kilomètre à alterner course et marche active, mais je suis satisfait de terminer une épreuve d'ultra-endurance.

En parcourant la littérature sportive durant ces mois d'hiver, je découvre une épreuve organisée en avril 2011 à Majorque dans les îles baléares.

Il s'agit d'un ultra-trail qui traverse la chaîne montagneuse de la "Serra Tramuntana", dans l'ouest de l'île, et

 qui emprunte le GR221 d'Andratx dans le sud-ouest de l'île à Pollença dans le nord-ouest.

  MAJORQUE-AVRIL-2011-001.JPG

 

 

Il s'agit d'une épreuve de montagne totalisant 105 km pour un dénivelé positif de plus de 4000 M et autant en négatif.

Cette traversée, qui nécessite, suivant les guides touristiques, une semaine pour un randonneur confirmé, doit être réalisée en moins de 24 heures avec un départ le 16 avril à minuit.

Le prix du vol low cost et l'offre modique d'hébergement proposé par l'organisateur finissent par me convaincre et je décide donc de m'inscrire et de me préparer pour cette épreuve de printemps.

 

logo_utst_180.jpg 16 avril 2011.

 

Le bus de l'organisation nous emmène vers le lieu de départ, à Andratx, près de Palma de Mallorca.

Nous sommes une bonne trentaine de concurrents a avoir utilisé ce moyen de locomotion pour nous rendre à la salle sportive où a lieu la remise des dossards et les briefings d'avant-course.

Le bus repart, nous effectuons la petite centaine de mètres qui nous sépare de cette salle.

Un "moniteur" sportif se dirige vers nous.  Je comprends qu'il se passe quelque chose d'anormal: une longue conversation s'engage avec les concurrents espagnols...

Je m'enquiers auprès d'un de ceux-ci, en anglais, pour comprendre le pourquoi de cette agitation.

Il me rétorque que le bus nous a déposé au mauvais endroit!!!

La salle se situe à près de 7 kilomètres du lieu où nous nous trouvons...

Eh bien, cela commence bien, me dis-je à ce moment-là... si la course est organisée de cette manière, je ne suis pas encore rentré!

S'ensuit alors une situation épique!

Après plus d'une demi-heure d'attente, une camionnette légère vient à notre rescousse.

Quoi, on ne va tout de même pas rentrer à trente dans cette fourgonnette ?  C'est une blague ?

Eh bien, non, il faut monter...

Entassés l'un sur l'autre en se tenant l'un à l'autre, nous parcourons, comme des bestiaux la distance séparant les deux salles sportives, dans des éclats de rire partagés...incroyable aventure !

Le temps de retirer ses dossards, de peaufiner les derniers réglages et de tenter de traduire les dernières consignes de sécurité livrées par l'organisateur, nous approchons déjà minuit, l'heure fatidique de départ...

 

logo_utst_180.jpg 16 avril 2011 - 00h00: "Highway to Hell"...  ANDRATX

 

Et c'est parti !

260 concurrents, déchaînés, s'élancent à l'assaut de ces forteresses minérales.

Il fait frais: maximum 7 à 8 °, pas plus.

Le profil de la course affiche, dès le troisième kilomètre un dénivelé de 850 mètres pour atteindre S'Esclop.

Je comprends, dans cette montée infernale, que cette épreuve ne sera pas une sinécure...

Le profil est accidenté, cela on pouvait l'imaginer au vu des près de 5000 M de dénivelé proposé.

Cependant, si les "single track" du Mont-Blanc, par exemple, sont assez "roulants", ici il s'agit de pierriers très techniques.

Je discute un peu avec une participante dans cette montée.  Je ne la connais bien sûr pas, et pourtant son visage ne m'est pas inconnu ???

Je comprendrai par la suite, qu'il s'agit de Carmen, la participante filmée sur la vidéo promotionnelle de course (voir ci-dessus) et contrainte à l'abandon au 80ème kilomètre lors de sa participation en 2010.

Elle me prévient que toutes ces caillasses sont très piégeuses et provoquent au fil du temps d'importants échauffements pour les pieds...un coureur averti en vaut deux !!!

Près de 20 kilomètres sont à parcourir avant de bénéficier du premier ravitaillement, à Estellencs.

Après cette longue montée, il nous faut, évidemment, plonger dans une descente interminale qui met nos tendons rotuliens et quadriceps à contribution.  Je fais connaissance dans cette descente d'un autrichien, Bill.  Ils sont venus à trois, quatre de son pays.

Sachant que l'épreuve commençait par une montée sévère et que l'organisateur n'offrait aucun ravitaillement avant le vingtième kilomètre, par prudence, j'avais rempli ma poche à eau de deux litres de boisson énergisante au maltodextrose, un peu trop dosée, je pense.  J'arrive à Estellencs à 03h17 du matin, avec près de 40 minutes d'avance sur le temps horaire limite.

 

 

  logo_utst_180.jpg ESPORLES - km33,4

 

A la frontale, de nuit, une vigilance accrue est requise!

Chaque pas mal négocié peut se solder par une blessure, entorse de cheville ou chute dans les pierriers.  J'en profite pour changer mes piles au ravitaillement et faire le plein de ma poche à eau avec mes poudres de glucose.

Sur cette portion de course, je ne suis pas au mieux.  Des problèmes digestifs et intestinaux apparaissent.  J'arrive au deuxième ravitaillement à Esporles à 05h48 du matin, soit avec une heure d'avace sur la barrière horaire limite.

Esporles est un village tranquille et charmant bordé de platanes situé sur les contreforts de la Tramuntana.

J'ai envie de vômir.  L'alimentation sucrée ne passe plus.  J'ai bien conscience qu'il est indispensable de s'hydrater et de s'alimenter correctement pour envisager de terminer une telle épreuve, mais rien n'y fait. 

Je sors alors les quelques bouts de saucisson.  Quand le sucré ne passe plus, il faut essayer le salé !  Pas plus de succès.  Je dois mâcher, mâcher, mais n'arrive pas à avaler, au bord du vomissement...  Je décide de repartir alors dans cet état nauséeux.  A peine un tiers de course effectué!!!

Le jour commence à poindre.  Le ciel se colore et augure d'une nouvelle belle journée ensoleillée.

Nous gravissons maintenant la montée vers le "Mola de Son Pacs".  Les paysages dévoilés par les lumières matinales sont somptueux !!!

Nous surplombons des criques et baies de toute beauté.  Quel spectacle !

Et cette mer d'un bleu limpide !  De véritables paysages de carte postale...

Je me défends pas mal en montée.  Malheureusement, dès que nous nous engageons dans la descente, tout le bénéfice acquis est très vite galvaudé...

Les coureurs présents sont, pour la plupart, des habitués de course de montagne aguerris aux descentes infernales.

Ils "volent" littéralement sur les pierriers sur lesquels, moi, coureur de plaine, je m'engage par prudence...

Pas grave.  j'ai connu la blessure au Népal sur ce type de relief, je préfère assurer et terminer l'épreuve que de sacrifier mes chances à mi-course...

 

 

MAJORQUE-AVRIL-2011-028.JPG 

logo_utst_180.jpg VALDEMOSSA 43,10 KM.

 

Village d'un peu plus de 1800 âmes, Valdemossa est célèbre pour avoir accueilli les artistes mondialement connus George Sand et son amoureux Frédéric Chopin.

J'arrive dans cette localité nichée au coeur du massif de la Tramuntana, dans un état pitoyable, à 08h01 du matin.

L'arrivée dans cette bourguade est pourtant précédée d'une longue portion de route asphaltée qui nous apporte un peu plus de stabilité et de régularité dans nos pas de course.

Mais après être passé sur le passage obligé d'enregistrement des données de nos puces électroniques, je me dirige tout droit vers les toilettes.

Je profite de ce ravitaillement pour me changer, ranger ma frontale, changer de chaussettes et enduire mes pieds de pommade NOK anti-échauffement.

Je décide de ne pas ajouter de glucose dans ma poche à eau cette fois, convaincu que l'excès de sucre est le responsable de mes ennuis gastriques.

Je perds, donc à Valdemossa, énormément de temps et repart à la 186ème position!!! 

 MAJORQUE-AVRIL-2011-019.JPG

 

logo_utst_180.jpg DEIA 52,50 KM

 

Je plonge alors dans longue descente, via la "Cami Arxiduc", vers Deia, adorable petit village de montagne dont les maisons sont blotties autour de l'église.  La barrière horaire est fixée à 11h50 à ce poste de ravitaillement.  J'y arrive à 10h03', soit près de deux heures d'avance. 

Je suis persuadé maintenant que mes problèmes digestifs et intestinaux sont dus à la surcharge en glucose.

Je me suis maintenant refait une santé, même si mes échauffements aux pieds me font souffrir.  Comme tous les concurrents, je pense.

La chaleur est présente maintenant.  Les orangers et citronniers également.

Spectacle féerique.  Les oliviers en terrasse donnent une autre dimension aux paysages.

L'odeur caractéristique des fleurs d'orangers m'écoeurent un peu tant elle est présente dans cette bourguade.

Je ne tarde pas trop à ce ravitaillement et repart très vite...dans une mauvaise direction!

Nous suivons depuis tant de kilomètres le GR221 que je prends automatiquement la direction de ses poteaux indicateurs.  Or, l'organisateur nous fait suivre une déviation...  Pas grave, je m'en rends rapidement compte et rebrousse chemin, mais on se passe bien de parcourir des kilomètres supplémentaires...

 

 

  logo_utst_180.jpgSOLLER 61.2 KM

 

MAJORQUE-AVRIL-2011-017.JPG

 

Cette petite cité pleine de charme de 13000 habitants est située au milieu d'un cirque de montagnes absolument superbe et dominée par le point culminant de l'île "Le Puig Major" (1445 M) .

Cette cité touristique est reconnue pour ses délicieuses oranges et sa liqueur "Angel d'Or de Soller" non moins réputée !

Elle est traversée par un vieux tramway qui relie son centre à "Port Soller", ville côtière qui s'étire autour d'une baie en forme de coquillage et qui lui confère un charme certain.

J'arrive à Soller à 11H49', dans les temps prévus et encore avec deux heures d'avance sur le temps imparti.

Tout va pour le mieux maintenant.  Les problèmes gastriques ont disparu complètement.

Evidemment, la fatigue se fait maintenant sentir.

Le ravitaillement a lieu au milieu de la ville.  Des pâtes sont au menu.  Je prends cette fois, le temps de bien me ravitailler.  Je m'alimente maintenant de manière correcte, ce qui est important.

A mes côtés est assise une concurrente.  Elle n'est pas dans son assiette.  Du personnel médical vient la réconforter.  Elle part en sanglots.  Après une longue discussion, elle remet son dossard à l'organisation.

Terminé pour elle!  La course commence à faire des dégâts!

Rassasié, je repars pour affronter "la" difficulté de l'épreuve: après le passage à la "Barranc de Biniaraix", il faut arpenter la fameuse  "Ruta de la pedra en sec" ou "Route de la pierre sèche".

 

 

PEDRA-EN-SEC.jpg

 

Monumental édifice!  Des dizaines et des dizaines de virages de ces interminables routes empierrées...

Somptueux, mais quelle difficulté !  Le soleil rend la montée difficile.  Dans les premiers virages sont installés une multitude d'amateurs de peinture qui souhaitent figer ces parures colorées printanières offertes par Dame Nature.

Je rejoins un concurrent suisse avec qui je partage quelques impressions sur la difficulté de la montée.

A mi-parcours, nous sortons de cette route pavée pour entrer dans des sous-bois de pins méditerranéens.

Il fait maintenant plus agréable, la chaleur moins oppressante, mais la pente toujours aussi abrupte!!!

Ici aussi, il faut gravir près de 1000 M de dénivelée positive...  Pas évident après plus de soixante kilomètres parcourus...

Je rejoins Carmen et un autre concurrent.  On échange ses états de forme.

Beaucoup d'ampoules pour la plupart des concurrents.  Celles-ci sont dues aux frottements incessants provoqués par la caillasse.

Après pratiquement deux heures d'ascension, nous atteignons le sommet de cette montagne.

Cette fois, la végétation a complètement disparu pour laisser place aux pierriers de toute taille...

Dans la descente, je me fais, à nouveau, larguer par le groupe de Carmen.

Mes quadriceps me font souffrir dans ces interminables descentes.  Les muscles ne peuvent être préparés à ce genre d'efforts dans nos paysages ardennais légèrement vallonnés...

Néanmoins, comme à mon habitude, je reprends vigueur dès que la pente s'accentue...

J'arrive au ravitaillement de Cuber au 71ème kilomètre à la 136ème position à 14h54, toujours avec deux heures d'avance sur la limite horaire...

 

 

 

 

MAJORQUE-AVRIL-2011-014.JPG

 

logo_utst_180.jpg CUBER 70.7 KM.

 

Ce lac est de toute beauté, d'un bleu turquoise exceptionnel.

Des mouettes blanches qui se prélassent au beau milieu de cette étendue aquatique embellissent encore cette vue fantastique !

Après le ravitaillement offert, je repars d'une belle cadence, car maintenant, nous bénéficions d'une portion plate puisque nous longeons les réseaux de collecte d'eau. MAJORQUE-2.jpg

Je reprends pas mal de concurrents dans cette partie d'épreuve.

Nous franchissons, après une nouvelle montée, le "Coll de Prat Massanella", point culminant de la course.  Nous retrouvons notre fameuse "Route Sèche".

S'ensuit une interminable dégringolade en zig-zag de cette route empierrée instable. Une plongée vers Lluc...

 

logo_utst_180.jpg LLUC 87.50 KM

 

Lluc et son monastère est un centre religieux important.

   

MAJORQUE-AVRIL-2011-005.JPG

 

 

J'ai perdu plus d'une vingtaine de places dans cette descente...j'arrive au monastère à 18h15...dernier ravitaillement avant l'arrivée...   

 

MAJORQUE-AVRIL-2011-004.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

    

 

 logo_utst_180.jpg ARRIVEE A POLLENCA 105 KM.

 

MAJORQUE-AVRIL-2011-002.JPG

 

Pollenca est une jolie ville où il fait bon flâner au hasard des ruelles tortueuses qui s'étalent autour de la "Plaça Major".

Un long escalier de 365 marches (Calvari), bordé de cyprès, conduit au sommet du puig del Calvari et débouche sur un oratoire.

C'est la ville d'arrivée.

Mais pour l'atteindre, il reste 17 kilomètres à parcourir!

Marche, course lente, tout est bon pour avancer...

Il reste quelques pentes à gérer.  Néanmoins, le parcours s'adoucit ensuite: longue descente tout d'abord, pour parvenir sur un terrain pratiquement plat, à l'approche de Pollença.

Il me faut ressortir la frontale.  La nuit tombe peu à peu...

Je n'arrive plus à m'hydrater: tout le liquide que j'absorbe m'oblige à m'arrêter pour un arrêt pipi obligatoire, même pour quelques gorgées avalées...

J'aurais dû, comme ce fut le cas dans la matinée, absorber plus de sel ce qui permet de fixer l'eau dans les cellules et de rester hydrater...trop tard, maintenant.

Je traverse la ville encouragé par une multitude de passants...

A la sortie de la ville, un policier à moto m'explique qu'il va m'escorter jusqu'à l'arrivée située à un kilomètre et demi.

Unique!

Cet accompagnateur qui m'éclaire par ses lampes bleues arrête la circulation et me conduit tout droit vers la ligne d'arrivée que je franchis après 21H41 d'efforts, à la 153ème place, juste derrière Carmen...

J'apprends, à l'arrivée, que près d'une soixantaine de coureurs ont renoncé: soit contraints d'abandonner par les barrières horaires, soit par blessure ou simplement par manque de détermination...

Je suis physiquement exténué par cette épreuve.  Mes épaules, mes pieds, mes muscles inférieurs: tétanisés!!!

J'ai, de nouveau, perdu un ongle...

Mais heureux d'avoir "tenu bon" et d'être "finisher" de cette superbe aventure majorquaine...

 

Adios, Mallorca...

 

Eric, rapporteur.

 

MAJORQUE-AVRIL-2011-016.JPG

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commentaires

J
<br /> <br /> bonjour<br />  <br /> je pratique la course à pied tout comme vous et en recherchant des blogs perso de sportifs, je suis tombé sur le votre<br /> j'aimerai savoir si vous êtes d'accord pour un échange de liens<br />  <br /> mon blog:<br /> http://nosregions.unblog.fr/trail-course-a-pied/<br />  <br /> bonne continuation<br /> <br /> <br /> <br />
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